Le Dimanche Plus du mois de mars est disponible.
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CONNAISSEZ-VOUS
VRAIMENT NOTRE ÉGLISE ?
XII. SAINT SERVAIS
Nous avions commencé cette petite chronique sur les saints du parvis il y a un an à peu près, nous la clôturons aujourd’hui avec un saint qui aurait dû être traité en tout premier lieu en raison de ses activité évangélisatrices et du siècle où il vécut, mais le hasard de la disposition de notre architecte ayant fait qu’il ait obtenu la place la plus à droite, celle qui regarde la rangée de maisons de l’avenue du Parc Royal, nous nous voyons donc obligé de la traiter en dernier. Last but not least comme le disent nos amis d’Outre-Manche, voici donc la vie de saint Servais.
Nous aurions dû parler de lui en premier dans cette chronique disais-je car il est le tout premier dont on a la certitude qu’il proclama l’évangile dans nos régions.
Servais est né en l’an 300 à Penestria en Arménie.
L’Empire Romain devient chrétien en 316 et le monde change.
Comme beaucoup d’autres, ce jeune prêtre à la fièvre missionnaire et il veut aller annoncer l’Évangile aux païens. Quoi de mieux que nos régions!
La Belgique actuelle n’est pas grand-chose à l’époque! Nous sommes à la limite nord de l’Empire Romain. Il n’y a que deux villes qui ont été fondées par les romains: Tournai et Tongres et probablement que l’on peut davantage parler de gros villages que de villes. Tout le reste est composé de forêts, de campagnes où vivent les descendants des tribus d’anciens belges qui ont toutes été exterminées ou éliminées par les armées conquérantes de Jules César quelques 300 années plus tôt. Peuple barbare et inculte qui vénère des dieux germaniques étranges et rend aussi un culte aux arbres et aux sources, nos ancêtres de l’époque se romanisent peu à peu, même si la civilisation romaine ne parvient pas vraiment à gagner le cœur de ces populations encore très frustes.
C’est donc tout naturellement que le brave Servais va aller s’établir à Tongres, la seule ville digne de ce nom dans nos contrées. Il a l’avantage d’avoir le pouvoir de son côté puisque l’Empire favorise le christianisme depuis la conversion de l’empereur Constantin en 314. Pour le reste, tout est à faire ! Servais va s’atteler à la tâche, annonçant pour la première fois Jésus Christ, ce Dieu de Palestine, aux descendants des Nerviens, des Éburons et des Atrébates. On ne sait pas très bien qui l’a ordonné évêque, mais Grégoire de Tours dans son Histoire des Gaules et le biographe de Saint Martin, Sulpice Sévère, le mentionnent dans leurs écrits.
Si l’Église se répand, il ne faut néanmoins pas croire que cette Église est sans conflits ou déchirements. La liberté à peine trouvée, voilà qu’un certain Arius, prêtre d’Alexandrie affirme que le Christ n’est pas Dieu mais une simple créature humaine. L’hérésie se propage tellement que Constantin convoque un concile à Nicée en l’an 325 qui rédigera le credo que nous récitons encore le dimanche, stipulant que ‘Jésus est Dieu né de Dieu, lumière né de la lumière et consubstantiel au Père’. Les documents sont une chose, la réalité est malheureusement parfois toute autre. L’arianisme, tel en cancer, continue à se répandre, même dans les régions les plus reculées du nord de la Gaule.
Le pouvoir impérial prend le parti de l’un puis de l’autre. De grands champions de l’orthodoxie sont punis et bannis. St Athanase d’Alexandrie se voit ainsi déporté à Trèves, une des grandes villes de l’Empire. Servais a toujours été partisan de la Trinité et du Concile de Nicée. Pas question d’adhérer aux idées d’Arius! Tongres n’est pas loin de Trèves. Il va visiter Athanase et sympathiser avec lui.
Mais cela ne suffit pas. Nous le retrouvons à deux conciles celui de Sardique en 343 où il défend la divinité de Jésus et Athanase qui la défend si vigoureusement au point d’avoir été banni 5 fois de son siège et celui de Rimini en 359 où il défend la Trinité. Quel genre d’homme était-il? Nous le savons par un commentaire de Sulpice Sévère, celui qui écrira la biographie de st Martin qui vit à la même époque et qui nous le décrit comme ‘un homme tenace, courageux, obstiné même, mais juste et droit’. Nos régions ont donc bénéficié d’une grande figure qui savait très bien ce qu’elle voulait et n’hésitait pas à persévérer jusqu’au bout pour l’obtenir.
Il y a pourtant un autre danger à l’époque: ce sont les Barbares et plus particulièrement Attila et ses redoutables Huns. Voyant la faiblesse de l’Empire Romain et avides de richesses et de pillages, ces hordes sauvages et cruelles envahissent la Gaule, tuant et détruisant tout sur leur passage. La légende raconte que Servais a une vision de ce qui va arriver. Le grand Saint Pierre sur la tombe duquel il est allé prier à Rome lui dit qu’il doit retourner préparer sa sépulture mais qu’il ne verra pas l’invasion inéluctable. Le chroniqueur ajoute ici que l’évêque Aravatius (synonyme de Servais) était un homme d’une grande sainteté, adonné aux jeûne et aux prières qu’il ponctuait de ses larmes.
Tongres étant trop modeste que pour résister à un assaut de l’ennemi, Servais se réfugie à Maastricht le long de la Meuse et c’est là qu’il meurt le 13 mai de l’an 384 à l’âge très avancé pour l’époque de 84 ans. Son corps repose dans une très belle basilique où le pape Jean-Paul II est d’ailleurs allé se recueillir lors de sa mémorable visite de 1985 et où se trouve un magnifique trésor avec une chasse reliquaire et un buste du saint en argent. Plus modestement, le sculpteur de la statue de notre saint à Laeken le représente avec la basilique de Maastricht sous son pieds gauche et foulant l’hydre du paganisme ou de l’arianisme du pied droit. Tenant de sa main gauche des clés en main, clés qui symbolisent l’entrée de la Porte du Ciel qu’il ouvre aux Belges mais aussi clés que lui aurait remis Saint Pierre en songe lorsqu’il lui prédit sa propre mort.
Saint Servais est un saint très populaire, 19 paroisses sont sous son patronage. Songeons par exemple aux paroisses de Schaerbeek et de Grimbergen.
De nombreuses localités portent son nom. C’est aussi le dernier des saints de glace, ces trois saints du mois de mai qui peuvent parfois signifier un retour du froid et de l’hiver au beau milieu du printemps.
Et voici qui termine cette petite chronique sur les saints de notre parvis.
Les époques ont changé mais la foi est toujours la même. Puisse l’exemple et l’intercession des saints évangélisateurs de nos contrées nous aider à rester chrétien au 21ème siècle et digne des sacrifices et de la vie de ceux qui ont tout sacrifié pour que nous soyons aujourd’hui disciples de Jésus.
P MOHAN SAWHNEY
prémontré de Grimbergen – vicaire
Durant le temps de Carême, les prêtres seront disponibles pour les confessions avant et après les messes : du samedi, du dimanche, du mercredi et du vendredi.
AGENDA DE MARS
WE des 2 & 3 mars
3e Dimanche de Carême :
Samedi messe à 17h00.
Dimanche prière du Chapelet à 10h40
et messe à 11h15.
Mardi 5 mars :
Réunion du groupe biblique à 19H00
à la Cure au square Cardinal Cardijn n°6 à 1020 Bruxelles.
Mercredi 6 & vendredi 8 mars :
Adoration eucharistique à 17h00
et messe à 17h30.
WE des 9 & 10 mars
4e Dimanche de Carême :
Samedi messe à 17h00.
Dimanche prière du Chapelet à 10h40
et messe à 11h15.
Mercredi 13 & vendredi 15mars :
Adoration eucharistique à 17h00
et messe à 17h30.
WE des 16 & 17 mars
5e Dimanche de Carême :
Samedi messe à 17h00.
Dimanche prière du Chapelet à 10h40
et messe à 11h15.
Mercredi 20 et vendredi 22 février :
Adoration eucharistique à 17h00
et messe à 17h30.
WE des 23 & 24 mars
Dimanche des Rameaux
et de la Passion du Seigneur :
Samedi messe à 17h00.
Dimanche prière du Chapelet à 10h40
et messe à 11h15.
Mercredi 27 mars
Mercredi dans la Semaine Sainte :
Adoration eucharistique à 17h00
et messe à 17h30.
Jeudi 28 mars – Jeudi Saint :
Messe à 19h30.
Vendredi 29 mars – Vendredi Saint :
Chemin de Croix à 15h00,
Office de la Passion à 19h30.
Il n’y aura d’adoration eucharistique à 17h00 et pas de messe à 17h30 !
Samedi 30 mars – Samedi Saint :
Messe à 20h30.
Il n’y aura pas de messe à 17h00 !
Dimanche 31 mars
Dimanche de Pâques :
Prière du Chapelet à 10h40
et messe à 11h15.
Mardi 2 avril :
Réunion du groupe biblique à 19H00
à la Cure au square Cardinal Cardijn n°6 à 1020 Bruxelles.
Mercredi 3 et vendredi 5 avril :
Adoration eucharistique à 17h00
et messe à 17h30.
WE des 6 & 7 avril
2e Dimanche de Pâques
ou de la Divine Miséricorde :
Samedi messe à 17h00.
Dimanche prière du Chapelet à 10h40
et messe à 11h15.
CELEBRATION DE RECONCILIATION (CONFESSIONS)
le lundi 25 mars à 19h00
à l’église des Saints-Anges –
rue du Gaz, 61 à 1020 Bruxelles