CONNAISSEZ-VOUS VRAIMENT NOTRE ÉGLISE ?

XI. SAINT MÉDARD

Après avoir parlé de St Boniface (fêté le 5 juin), puis de St Norbert (fêté le lendemain 6 juin) nous poursuivons notre parcours des saints du porche pour parler d’un voisin fêté lui le 8 juin, St Médard. Nous revoici au 5^e siècle,

le temps des Mérovingiens. Son papa est un noble franc et se rend de temps à autre à la cour de Childéric 1er tout en portant le doux nom de Nectar (çà ne s’invente pas!).

La maman qui elle s’appelle Protagie (ce qui veut dire ‘première sainte’ en grec) a fait le vœu de chasteté avant de connaître son mari. Elle a renoncé à la vie consacrée pour épouser Nectar à la seule condition qu’il se fasse baptiser et abandonne les croyances païennes. Nous le voyons, nous sommes en pleine période charnière entre le paganisme et le passage vers la foi chrétienne.

Nectar et Protagie jouissent d’un vaste domaine à Salency, à 10kms au nord de la ville de Noyon en Picardie. C’est là, dans ce milieu aisé, que naît notre futur saint.

C’est un garçon plein de charme qui éprouve une grande compassion quand il voit des pauvres. Comme St Martin, il est tellement ému un jour par la détresse d’un pauvre, qu’il se dépouille de tous ses vêtements pour les lui offrir et revient presque nu à la maison. Une autre fois, alors que son père lui avait demandé de garder ses chevaux, il est interpellé par un pauvre homme qui a perdu son seul cheval qui lui permettait de travailler et de vivre. N’écoutant que son cœur, il n’hésite pas à lui donner un des chevaux de son papa. Mal lui en prend cette fois-ci car le père lésé ne l’entend pas de cette oreille et décide d’aller illico récupérer son bien accompagné du fiston, histoire de lui faire une bonne leçon.

Il fait mauvais pour ne pas dire infect ce jour-là. Ce n’est plus de la pluie, c’est carrément le déluge. Plus moyen d’avancer, il faut retourner à la maison Et voici que l’histoire devient belle. Nectar remarque qu’il ne pleut pas autour de son fils.

Il est entièrement sec car un aigle survient soudainement pour le protéger de ses ailes. Le père comprend que Dieu a fait un signe et qu’il ne peut s’opposer à sa volonté. C’est de là que vient l’association de st Médard avec la pluie.

Il existe à ce sujet plus d’une dizaine de dicton le concernant. ‘S’il pleut à la St Médard, le grand pissard, il pleuvra encore 40 jours plus tard.

Mais heureusement que St Barnabé (fêté le 11 juin) lui coupe le nez ou plus joliment encore l’herbe sous le pied!’

Mais revenons à notre histoire. Médard a clairement une vocation sacerdotale et il part à quelques kilomètres de chez lui à Vermand, une très vieille ville dont les origines remontent au temps des gaulois et qui n’existe plus aujourd’hui qu’au rang de bourgade mais où réside l’évêque du diocèse, Alomer. Le voilà très vite dans la cour des grands car lors du fameux baptême de Clovis à Reims en 496, on retrouve son nom sur la liste des ecclésiastiques présents à la cérémonie.

Nous l’avons déjà vu à propos d’autres saints de notre chronique, St Rémi, l’évêque qui a converti Clovis et lui a administré le baptême, en plus d’être un homme très influent à la cour est aussi un faiseur de roi ou plutôt d’évêques. Alomer vieillit et demande à se retirer. Rémi n’hésite pas une seconde et nomme Médard à sa place comme évêque de Vermand.

Mais cette petite ville ne lui plait guère. C’est à Noyon qu’il faut être, la ville où le roi vient régulièrement puisque à l’époque la cour est itinérante. A peine, un an après son ordination épiscopale en 529, il déplace le siège de Vermand à Noyon. Mais ce n’est pas fini. Les gens de Tournai le veulent eux aussi absolument comme évêque et le roi acquiesce à ce projet . Comment donc gouverner deux diocèses à la fois? Qu’à cela ne tienne, on coupera la poire en deux et l’on fusionnera les deux diocèse en un seul, le diocèse de Noyon-Tournai, une union étonnement fructueuse puisqu’elle perdurera jusqu’en 1146 !

Comme tous les évêques de cette époque, il prêche, convertit, baptise, fonde des monastères qui implantent le christianisme dans ces terres du nord pas encore christianisées.

On l’aime car il est bon pour tous. Après sa mort survenue le 8 juin de l’an 547, on l’invoque spontanément pour toutes une série d’intentions: la protection du bétail (et voilà pourquoi nous le voyons avec un bœuf sur notre porche), la demande de pluie ou de beaux temps (tellement importante à une époque où l’on dépend des moissons), les migraines et les maux de dents (sur certaines représentations on le voit montrer pour cela ses belles dents!)

Son culte se répand partout dans nos régions et plus de 58 communes de France portent son nom.

Pour clore, quelques dictons aussi savoureux que drôles: Pleurs à St Médard, quarante jours bousards ;

Pluie de St Médard, tarit le vin et coupe le lard ; Quand St Médard ouvre les yeux, écoute voir s’il pleut ; St Médard beau et serein, promet abondance de grain ; S’il pleut à la saint Médard, le quart des biens est au hasard ; Ce que St Médard fait, St Barnabé le défait ; Quand il pleut à la St Médard, prends ton manteau sans nul retard. Mais s’il fait beau à la St Barnabé qui lui coupe l’herbe sous le pied, ton manteau à la maison peut rester ; et enfin: le soleil à la St Barnabé à st Médard casse le nez!

P MOHAN SAWHNEY
prémontré de Grimbergen – vicaire

CARÊME DE PARTAGE 2024

L’impact de nos écrans, on y regarde de plus près ? Soutenons l’agriculture familiale en RD Congo face à l’extractivisme minier.

« Pour l’humanité, la faim n’est pas seulement une tragédie mais aussi une honte. Face à cette réalité, nous ne pouvons pas rester insensibles ou demeurer paralysés. Nous sommes tous responsables et devons œuvrer à cette mission fondamentale de cultiver la terre, nourrir les affamés et sauvegarder les ressources naturelles, de manière à ce que tous puissent vivre dignement dans le respect et l’amour. »

Pape François, à la FAO, 2020

L’extraction minière :
une thématique plus que d’actualité !

Cette année, la campagne de carême d’Entraide et Fraternité met en valeur nos partenaires de la RD Congo et nous avons choisi de nous concentrer sur la thématique suivante : l’extraction minière et son impact sur l’agriculture paysanne au Sud-Kivu.

En effet, les ressources minières sont à la fois une richesse énorme pour le pays mais font aussi son malheur. En partenariat avec la Commission Justice et Paix, notre objectif est de comprendre les différents liens qui existent entre l’extraction minière, l’agriculture paysanne, les conflits qui rongent le pays et notre mode de consommation en Occident. Car on parle beaucoup au niveau européen de GreenDeal, de transition énergétique, d’énergie renouvelable, de voiture électrique et de digitalisation de la société, mais on connait peu les implications de ces différents enjeux sur des pays comme la RD Congo et sa population.

À l’occasion de ce Carême, soutenons ces populations qui se mobilisent : distribution de semences, financement de formations à l’agroécologie, développement d’infrastructures agricoles durables, accompagnement des femmes victimes de violences sexuelles et d’accidents dans les mines sont autant de solutions développées par les partenaires du Sud-Kivu qui permettront aux familles paysannes de faire, à terme, barrage à la faim.

Les WE des 9-10 et 23-24 mars sont dédiés, au sein de l’Église de Belgique, au soutien des projets des partenaires congolais mais aussi de dizaines d’autres projets dans pas moins de 12 pays, tous plus porteurs de vie les uns que les autres.

Pour plus d’informations sur le Carême de partage (pistes de célébration, poster de Carême, vidéo, magazine de campagne, revue Juste Terre !, etc.) : entraide.be – info@entraide.be – 02 227 66 80.

Durant le temps de Carême, les prêtres seront disponibles pour les confessions avant et après les messes : du samedi, du dimanche, du mercredi et du vendredi.

AGENDA DE FÉVRIER

WE des 3 & 4 février
5^e Dimanche ordinaire :
Prière du Chapelet à 10h40